12 Mars - Transfiguration
Le soir qui vient de la rive,
Qui dans ta clarté s'avive,
Reflète dans tes yeux,
Une lumière où se lève
L'absence étrange qui rêve
La lueur pâle des feux,
Que le sombre apte à frémir,
Elève immense soupir,
Quand tes regards sont pareils,
Aux étoiles luminescentes,
Qui s' élancent éblouissantes,
Dans la blancheur des soleils. . .
Le vent mobile de l'ombre,
Dans la lumière qui s'ombre
Soulève dans tes cheveux
D'eau constellés de lointaines
Lueurs qui se font sirènes,
Et tes regards dangereux.
Isidore Lucien Ducasse, né à Montevideo (Uruguay), le 4 avril 1846, et mort dans le 9e arrondissement de Paris, le 24 novembre 1870, est un poète français. Il est également connu sous le pseudonyme de comte de Lautréamont, qu’il emprunta très probablement au Latréaumont (1838) d’Eugène Sue et qu'il n'utilisa pourtant qu'une seule fois.
Il est l'auteur des Chants de Maldoror, de deux fascicules, Poésies I et Poésies II, ainsi que d'une correspondance habituellement publiée sous le titre de Lettres, en appendice des œuvres précédentes. On n'a longtemps su que très peu de choses sur son auteur, mort à vingt-quatre ans, sans avoir connu le succès de son vivant. Sa vie a donc donné lieu à de nombreuses conjectures, en particulier chez les surréalistes, qui essayèrent notamment de trouver des éléments biographiques dans ses poèmes.